Enregistré le: Sam Nov 15, 2008, 19:20 Messages: 1647 Localisation: Dardilly
Les Mousquetaires aux Andaman du 25/03 au 1er avril 2009
A peine rentrés de leur expédition de mars 2008 aux Andaman, 2 d’entre eux : Christian alias DW dit le Belge et Gérard alias Gégé se posent la question où aller en 2009 ?, pas si facile que cela de trouver une bonne destination susceptible d’être à la hauteur des derniers résultats obtenus par ces valeureux guerriers.
Eric notre Marseillais n’ayant pas pu être des nôtres fut immédiatement contacté, veux-tu partir avec nous en 2009 ?.
Oh ! peuchère, vous rigolez ou quoi, évidemment je suis partant, mais où ?
la N.C. fut envisagée ainsi que le Panama et en définitive les « Andaman Islands » sortirent du chapeau en juin 2008 d’autant plus facilement qu’un nouveau bateau pouvait être mis à notre disposition : le Surmaï 2, beau cata. de 10m. environ avec 2 fois 200cv hors bord, de quoi aller loin et rapidement et nous savions par ailleurs qu’un guide français Nicolas Jamin serait présent sur site, il avait pour mission de découvrir de nouveaux spots, en particulier de jigging.
Notre terrain de jeu Notre bateau
Compte tenu de la dimension du bateau Nicolas nous certifia que nous pouvions pêcher à 4 et nous n’étions que 3, tiens tiens, ça ouvrait des perspectives, j’avais fait la connaissance de Gabi en juillet près de Perpignan où nous avions pataté quelques leurres avec un indigène du pays juste histoire de tester quelques cannes, d’où l’idée de l’appeler en septembre pour !!!
Oh ! Gabi serais-tu intéressé par un trip aux !!!, je n’ai pas eu le temps de dire où que je le sentais excité comme une puce, banco ça m’intéresse si je ne gêne pas et si tes potes sont d’accord et mes potes furent d’accord, la task force des mousquetaires était ainsi constituée
Eric le marseillais dont l’équipe de foot, non rien !!!, Christian ou Cricri le Belge, Gabi le Toulousain et Gégé de Dardilly.
Inutile de préciser qu’entre septembre 2008 et mars 2009 un certain nombre de mails et d’appels téléphoniques furent échangés, je ne parle pas des commandes de matos passées ici ou là histoire d’enrichir une collection déjà bien fournie mais jugée encore insuffisante par certains dont je tairai les noms.
Après quelques insomnies sans doute générées par des rêves halieutiques qui feraient pâlir de jalousie n’importe quel pêcheur professionnel tellement les poissons étaient gros et les combats titanesques, le jour tant attendu arriva enfin, le 23 MARS 2009, l’équipe au complet se présenta à l’aéroport de Roissy CDG pour l’enregistrement des bagages.
Les fesses un peu serrées et l’œil rivé sur la bascule nous nous attendions au pire, à l’épreuve de la surtaxe compte tenu de cette stupide limitation à 20k. en soute. Le 1er prix du poids revient à Gabi avec plus de 29k., suivi par Eric, Gégé avec 25k et notre Belge avec un petit 22k., pas une tune à payer sauf pour Eric au départ de Marseille qui s’est vu gratter quelques miles sur son Flying Blue.
Après une courte nuit passée à Chennaï nous embarquons le 24 au matin pour Port Blair.
12h30, nous y sommes et tout le matos est là, ce qui peut parfois constituer un exploit.
En fin d’après midi Nicolas se présente à nous, il revient d’une session de pêche avec un client :
« Les nouvelles ne sont pas bonnes les amis, les eaux sont troubles et les récents résultats très médiocres » ce que confirmera le client précédent qui précise que depuis son arrivée les résultats sont en downsizing chaque jour, oh ! puuutttaaaiinnngggg le coup de gomme à effacer le sourire qui nous oblige pour nous réconforter à tordre le cou à un certain nombre de canettes de bière.
Les cadavres s’alignant sur la table, le moral revient petit à petit et nous faisons honneur à un repas préparé par notre cooker dont heureusement le talent de cuisinier fait oublier le sourire un peu figé, demain départ vers le sud nous dit Nico, petit dej. à 6h30 bonne nuit les copains.
25 Mars A l’aube et après avoir embarqué une bonne dizaine de cannes dans le mini taxi qui nous emmène au port à quelques Kms,
Nous retrouvons avec plaisir Banti, lequel confirmera une nouvelle fois qu’il est très loin d’être une burne, Arjun complète l’équipage ainsi que Nico naturellement qui restera avec nous 5 jours, que ce fut dur de le supporter si longtemps le Nico, une sorte de chemin de croix, mais bon, nous avions payé pour cela Ah ! Ah ! it’s a joke of course, un régal d’être en compagnie d’un guide comme celui-là.
En avant toute, direction grand sud , mer calme, beau temps que nous aurons tout au long du séjour.
Examen par Nico de notre matos en particulier de nos BDL et de nos réglages de frein.
« C’est quoi ces réglages de malade, vous allez me desserrer vos freins vite fait les loulous à moins que vous ne vouliez décrocher un max. de poissons » et s’ensuit une explication pour justifier ce choix.
« Quoi ?, un émerillon en tête de BDL, virez-moi ça pour le remplacer par un nœud de liaison tresse/BDL. et je ne veux pas voir de triple ventral, il ne sert qu’à bousiller les fishs » cette remarque allait bien dans mon sens.
Le premier jour est ce qu’on pourrait appeler un tour de chauffe, il faut trouver ses marques sur le bateau avec 2 pêcheurs à l’avant et 2 à l’arrière, on a beau faire un chouia de muscu avant de partir, la réalité est toute autre, lancer avec pugnacité et animer un leurre a plutôt tendance à réveiller quelques tendinites, les combats tant attendus ne sont pas là pour arranger les choses même sur des petits fishs lesquels pris dans le courant mettent une certaine mauvaise volonté à vouloir connaître le pont du bateau et les bras du pêcheur, on se demande bien pourquoi.
Quel plaisir après un an d’attente que de revoir ses attaques de surface, quand le banc de poissons fourrages est repéré, les pops fusent aussi bien que faire se peut pour atterrir au delà du banc et à cet instant tout est possible, attaque immédiate ou au contraire plusieurs tentatives faites par le poisson pour s’emparer du leurre et parfois attaques infructueuses comme si la GT voulait dire »quel est cet intrus qui fréquente mon territoire ».
A 13h15 pile poil, nous avions 18 fishs au bateau mais pas des gros, le max. pesé étant de 11k., qu’à cela ne tienne l’équipe adore lorsqu’il y a de l’activité.
En fin de session, c’est un total de 28 Gt qui agrémenteront notre compteur.
Je reverrai toujours ce jour là ces 2 doggies qui ont accompagné mon leurre jusqu’au bateau, Nico s’empare de ma canne et frappe l’eau avec le leurre pour les exciter puis l’anime pratiquement sur place avec 3 mètres de bannière, le plus gros dog ( un 30/35 d’après Nico) s’approche prêt à le saisir, j’ai vraiment cru qu’il allait le faire, malheureusement au dernier moment il a dû voir nos frimousses et il a regagné les profondeurs comme une balle, Ah ! le p’tit con.
Les leurres du jour, Cono-Cono, Halco, flûte.
LE 26/03 Havelock Ce jour direction Havelock à North Buttom Island très au nord pour pêcher sur un haut fond où sont susceptibles de nous attendre de beaux poissons.
Je passerai sous silence ou presque le succès que nous avons connu ce jour là puisque 30 fishs ont participé à la concrétisation de nos rêves, prendre du poisson et avoir des attaques pour m’attarder sur une scène que je ne suis pas prêt d’oublier et qui malheureusement par ma faute, ma très grande faute a pénalisé toute l’équipe d’environ 90mn de stand by au niveau pêche et qui sans nul doute aurait été la plus productive en terme de réalisation.
Pêche un peu particulière
un temps superbe et une mer calme sont une invitation à lancer nos pops avec acharnement
Nous sommes en marée descendante et le courant est violent, ce détail aura une importance dans la suite des évènements.
Je pêche avec Gabi a l’avant du bateau en animant le moins mal possible un Surface Bull, lequel s’envole à des distances assez sympathiques grâce à ma LR88.
Soudain l’attaque se produit, celle que l’on attend tous et pour laquelle les fondus que nous sommes font des milliers de kms.
A part le Blues en si bémol, je ne connais pas plus belle musique que celle d’un frein qui chante, d’ailleurs je ne suis pas le seul à aimer cela, notre guide Nico s’approche en disant « Ah ! que j’aime entendre cette mélodie ».
Grâce à mon baudrier Jigging master il me semble que je maîtrise assez bien la situation, il est super ce baudrier, il a juste un petit défaut qui heurtera tout au long du séjour les oreilles sensibles de tous ceux qui m’entourent, j’en reparlerai plus tard.
Nico à l’audace de me chambrer, « t’en chie hein ! Gégé, fais gaffe aux patates ».
Je ne saurai jamais ce qu’il a voulu faire en s’approchant derrière moi et en mettant la main en direction de mon short JAUNE, muni de bonnes intentions, a t-il voulu vérifier l’état de ma prostate ?, pensait-il qu’une turista à l’état embryonnaire pouvait perturber ce combat titanesque qui sans nul doute aurait tourné au désavantage de la belle GT ?, toujours est-il que 15 secondes après cette initiative qui dans un certain sens aurait pu être prometteuse et sans doute pris d’une émotion soudaine je lâche ma canne.
Je reverrai toujours cette image de cette Carpenter qui file dans l’eau entraînée par un fish que je voulais amener au bateau, merde de merde ma CANNE !!!!!!!!
A partir de cet instant tout sera fait pour essayer de la récupérer. Nico muni d’un masque et d’un tuba se jette à l’eau en se laissant tirer par le bateau, le courant est fort et le boat fait des cercles autour de la zone où pourrait se trouver la canne.
Pendant une bonne ½ heure, rien, soudain Nico l’aperçoit dans un fond de 8m. coincée dans une patate, mais à peine a t-il lâché l’arrière du bateau pour tenter une apnée qu’il sera entraîné par le courant et nous devons le récupérer en nous éloignant de la zone, le point GPS n’ayant pas été relevé la même manoeuvre devra être recommencée, un peu crevé, Nico est remplacé par Arjun notre marin qui fini par repérer une nouvelle fois la canne et cette fois le point GPS est relevé et à la demande des mousquetaires le Surmaï 2 est ancré.
Une stratégie de récupération est adoptée, un gros triple est accroché à un jig d’un bon 300g. et Gabi se propose de tenter l’opération de sauvetage, le courant est si fort que les 1ers essais se révèlent infructueux, le jig ne descend pas à l’aplomb.
Gabi se positionne très en amont de l’endroit où se trouve la LR, fait une apnée et parvient à crocheter la canne avec le jig, je reverrai toujours le scion de la canne apparaître en surface puis la tête de Gabi et enfin le reste du matos.
Merci à ceux qui ont participé à cette aventure, en particulier à Nico, la pugnacité dont il a fait preuve pour « sauver la canne de Gg » est à mettre en exergue et GRAND merci à Gabi d’avoir pu jigger au bon endroit, je regrette néanmoins qu’il n’ait pas pu me récupérer ma belle GT, il faut tout lui dire à ce flibustier là Ah ! Ah ! Ah !
Pour info. je m’étais mis à l’eau moi aussi avec des palmes de jeune fille trouvées dans le bateau, je fus accusé ce jour là de faire trempette pour me calmer, c’est ça les copains.
La canne n’a pas souffert car elle a bien bossé par la suite, pour le moulinet l’avenir le dira, je suppose que 90mn dans l’eau de mer auront laissées quelques traces, je l’apporterai la semaine prochaine chez mon marchand lyonnais pour faire un état des lieux.
Le 27/03 La décision est prise d’aller vers un nouveau spot « North Sentinel Island » à environ 2h00 de Port Blair.
La particularité de cette île entourée d’une superbe barrière de corail est qu’elle héberge une population estimée à 200 Sentinelles qui refusent toute forme de civilisation et apparemment pas trop impactée par le tsunami de 2004 qui a bouleversé la physionomie de l’île.
On dit que sentant l’imminence du danger cette population aurait regagné les hauteurs de cette île de rêve, il est toutefois bon de mettre un bémol à cette notion de rêve, si par un malheureux hasard nous avions été obligés de poser un pied sur le territoire de cette tribu, il est fort probable que nous aurions été transformés sans notre consentement en sashimi accommodé à la sauce sentinelle, c’est ce qui est arrivé à 2 imprudents qui ont voulu faire connaissance avec ces redoutables habitants venus d’on ne sait où.
Bravant le danger nous avons une nouvelle fois poppé avec pugnacité et avec un certain succès puisque 24 fishs furent amenés au bateau dont une GT de 33k. pesée.
Une partie de la journée fut consacrée à une séance de jigging, la première du séjour et la plus productive, 13 fishs ont eus le privilège de connaître le pont du bateau, sacrés veinards.
Belle diversité de poissons ce jour là, Ignobilis, Snapper, Jobfish, TDC, Sériole, Grouper, Carangue golden, Carangue aux gros yeux.
Une pêche de retraité le jigging, vous plaisantez j’espère, un certain Gégé en a chié les amis, aussi bien en animation qu’il ne maîtrise pas et encore plus en combat quand il faut ramener un fish de 50/60m. de profondeur avec une canne si courte que le bras de levier frise le ridicule.
Gg a quand même pris ses 1ers fishs sur un Orion 250g., 3 Gt et 1 Sériole
en contrôlant une descente, arrêt net, puis plus rien, bdl nylon coupé net au-dessus du jig, peu importe ce jig n’était pas à moi Ah ! Ah ! Ah !, je suppose que l’auteur des faits devait être un gros doggie d’au moins 100k. Ah ! Ah !.
Par contre j’ai admiré la technique de notre Gabi, canne sous le bras, jigging ultra court et moulinet qui pédale à toute vitesse, technique acquise à Rodrigues et payante puisqu’il a pris le plus grand nombre de poissons.
Eric lors de cette session a eu le plaisir de dépuceler sa canne Maria bleue acquise pour l’occasion.
Nous rentrons au port sains et saufs et le sourire aux lèvres, quel bel endroit que ce "North Sentinel" , nous avons pêché sur des eaux d'un bleu turquoise intense avec au loin une longue plage de sable blanc balayée par de petites vagues se brisant sur le corail , l'abondante végétation qui recouvre l'île nous fait a un peu fait frémir en pensant aux redoutables habitants qu'elle héberge (et qui nous observent sûrement).
Enfin prés de la passe une zone d'eau cristalline sous le bateau nous a permis de voir la silhouette sombre des Carangues flânant lentement au dessus du sable et du corail , le sondeur indiquait 15m , image inoubliable , que de plaisir dont nous ne lasserons jamais..
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Le 28/03 3 jours auparavant Nico nous avait dit «les p’tits loups si la météo est bonne je vous propose 2 jours et une nuit à INVISIBLE BANK le 28 et le 29 » , spot mythique s’il en est où tout est permis, du fiasco le plus total aux dires de certains, aux succès les plus insolents selon d’autres échos.
Le jour J arrivé le Surmai2 oscille lentement en filant plein gaz vers le large direction Sud-Est , cela pourrait ressembler aux jours précédents mais le sondeur indique 1200m et nous avons tous un regard fixé vers l'horizon en pensant à l'expédition minutieusement préparée qui nous attend à Invisible Bank , un haut-fond de plus d'une centaine de kilomètres entouré par des tombants de 1500 et 2500m .
La veille au Lodge une grosse agitation régnait , chacun essayant de compléter la liste de préparatifs à l'expédition établie par Nico du café aux sacs de couchage, nous étions toutefois prévenus, une bredouille le 1er jour signifiait pour nous l’assurance d’avoir les ventres creux le soir.
Bredouille, elle est bien bonne nous ne savions même pas ce que ce mot voulait dire.
La météo n'a pas été oubliée et nous aurons même droit à un message encourageant de Nico , « Messieurs j'ai un p'tit truc qui me chagrine nous risquons d'avoir un cyclone durant la nuit » , le sang froid de notre team nous permettra de ne pas l'étrangler sur-le-champ .........
Après 2 heures de trajet le sondeur grimpe rapidement de 1400 à 600m puis 300 et enfin 50m ,« Jig les gars faites vite il y a du monde en dessous » .
C'est parti, les jigs commencent leur descente portant tous les espoirs de ceux qui les animent , 10 mn après tout le monde est attelé à un poisson dont une belle Ignobilis pour Gabi laquelle échappe de justesse à l’agressivité d’un requin.
Au bout d'une heure l'activité se calme et nous remontons vers le nord pour une nouvelle tentative de Jigging sur un plateau de 48m de fond mais nous renonçons faute d'échos sur le sondeur .
Sur un plateau immergé de 28m à 10m. de profondeur et situé plus au sud nous reprenons une activité popping couronnée de succès.
C'est à cet endroit que notre Christian fera un superbe Barra de 33k.(pesé), magnifique poisson aux dents impressionnantes qui gobera un Halco qui parait ridiculement petit dans cette monstrueuse gueule, chapeau Cricri quel fish.
Bilan de cette belle journée, 40 poissons dont 37 GT, 1 Jobfish, 1 snapper et ce Barra.
18h 30 le soleil commence à décliner et nous décidons d'aller nous ancrer sur un plateau à 15 mètres de fond au sud de la seule partie émergeante du bank , un bout de rocher de la taille d'un terrain de tennis balayé par les vagues .
Séance camping au milieu de l'océan où chacun s'affaire à préparer le repas ou ranger le matériel,
Banti découpe une petite carangue à l'arrière du bateau pour un sashimi pendant qu'Arjun se bat avec le réchaud à pétrole à l'avant du bateau,
une pensée furtive effleure nos neurones et si les vapeurs d’essence !!!, ça ferait boum, par chance nous aurions de l’eau pour éteindre l’incendie, Arrrrr! ça n’est qu’une plaisanterie, le risque était nul ( ?), tout cela finira par un bon repas préparé par Banti avec comme dessert des oeufs de carangues frits, ce qui laisse supposer que la période de frai n’était pas si éloignée que cela.
Vers 20 h les sacs de couchages sont déballés, les pseudo matelas d’1,20m. de longueur déployés , les couples se forment, Nico et Cricri sur un matelas à l’arrière, mézigue et Eric sur un autre tout à côté et Gabi à l’avant, bercés par la houle et sous un ciel étoilé nous essaierons de trouver le sommeil non sans avoir donner libre cours à un flot d’histoires parfois plus salées que l’eau qui nous entoure.
Le 29/03 5h30 du matin
après une nuit dont seuls ceux qui ont capacité à dormir sur un sac d’oursins ont pu évacuer la fatigue de la veille grâce à un sommeil profond non perturbé par le mouvement du bateau et les ronflements de certains bipèdes dont je fais partie(pas toujours Ah ! Ah !), 3 têtes émergent des sacs de couchage pour examiner ce qui nous entoure. Tiens de l’eau s’exclame Christian, tiens un banc de poissons à 30m. du bateau indique Eric, à cette dernière remarque une sorte de réflexe conditionné à la Pavlov fait que 3 cannes se retrouvent dans les mains de leur propriétaire, 3 poppers atterrissent au bon endroit et subissent les assauts de 3 GT aussi matinales que ceux qui les courtisent
La journée démarre on ne peut mieux, d’autres lancers improductifs nous ferons assez rapidement passer au petit déjeuner, phase cruciale qui a une saveur toute particulière dans cet environnement que nous avons particulièrement apprécié lors de ces 2 jours.
Jusqu’à midi notre activité se résumera à des séances actives de popping dans des fonds de 10 à 28m., 37 GT, 2 barra, 1 Jobfish et un superbe TDC de 20k (pesé) pêché par Gabi récompenseront les acharnés que nous étions à vouloir lancer toujours plus loin nos morceaux de résine ou de bois.
Le départ étant fixé vers 15h30, la fin de la journée fut consacrée à de brèves et infructueuses tentatives de jigging dans des fonds de 98 et 47m., le sondeur restant vierge de tout écho nous n'insisterons pas , le dernier spot étant celui que nous avions fréquenté la veille avec un certain succès..
Nous garderons tous un souvenir exceptionnel de ces 2 jours passés à Invisible Bank, le nombre de poissons pêchés, en définitive pas si extraordinaire que cela n’étant pas de loin s’en faut le seul critère qui a marqué nos esprits, l’ambiance qui régna sur le bateau contribua très largement au plaisir que nous avons eu de faire cette expédition.
Journée du 30/03 S’il est un spot que j’adore c’est bien celui de Sisters Island, c’est sans doute lié à la réussite que nous avons eue avec Christian en 2008 sur ce spot, ça laisse des traces, c’est inévitable, c’est notre destination du jour.
Nico nous a lâchement abandonné pour partager son temps avec 2 frères venus tout droit de la région bordelaise, grands amateurs de vin blanc et dont Gérard l’aîné, quel beau prénom, vétérinaire de profession s’est fort gentiment proposé de faire les piqûres dont notre Eric avait besoin au quotidien.
Pour tordre le cou à quelques esprits malicieux qui pourraient imaginer qu’un cuissot d’Eric ressemble d’assez prêt à celui d’un animal de ferme, ayant assisté avec prise de photo à la scène de la piqûre matinale, je peux affirmer qu’il n’en est rien…c’est du sauvage.
Arjun et Banti seront donc nos skippers ce qui ne nous préoccupe aucunement puisque nous connaissons les compétences de ce dernier, un œil de lynx capable de repérer un poulpe enragué dans 15m. de fond, j’exagère à peine.
En chemin nous faisons une courte pause près de North Cinque Island où nos espoirs seront rapidement déçus, quelques attaques mais rien de significatif sur ce spot pourtant réputé à part si ma mémoire est bonne 1 barra qui me gratifie de superbes chandelles.
A Sisters l’aventure prend une toute autre dimension, nous trouvons des bancs de Jewantopi un peu partout, ça sent la GT à plein nez, 4 excités sur le bateau propulsent leur piège à fishs.
Le Flapper 190 « balafré » de Gabi fait merveille, il se régale à découvrir l'efficacité de ce leurre fendu en deux sur une falaise d'Oman et recollé »c’est de la tuerie ce leurre », hé ! hé ! oui Gabi et en plus l’animer est une rigolade.
Le Halco de Cricri fait parler la poudre, Eric avec sa 74 PG et un pencil prend son pied avec cette canne light, quant à moi je ne suis pas en reste avec un Surface Bull qui se lance lui aussi admirablement bien et qui cartonne sur les hauts fonds, bien qu’ayant beaucoup pêché avec ma TRSH, j’ai eu confirmation que le mauvais traitement d’Havelock subi par ma LR88 était du passé pour elle et qu’elle ne m’en tenait pas rigueur, good job my Carpenter and blow job my baby…
La difficulté lorsque nous pêchons à l’avant est d’attendre que le bateau soit bien positionné pour pouvoir lancer à 2 correctement, l’impatience aidant notre cher toulousain alors qu’il était à ma droite lance son flapper, l’angle un peu trop fermé lui fait heurter le bastingage du toit et le leurre atterri à 15m. environ, est-ce le fruit de mon imagination ?, toujours est-il que j’ai cru entendre un gros MERDE, sans conviction Gabi commence la récupération avec le flapper immergé, une grosse bastos lui redonne le sourire, pendue la GT et ramenée vite fait bien fait.
Le seul reproche que je puisse faire à Banti est que contrairement à Nico qui déplace le bateau quand c’est nécessaire et que l’on pêche à l’avant, Banti reste impassible « démerdez-vous les mecs » devait-il penser, passer de l’avant à l’arrière pour terminer le combat est loin d’être une chose aisée compte tenu de l’étroitesse du passage, une main sur la canne, le corps en travers et l’autre main qui se cramponne où elle peut, à ce petit jeu j’ai pris une pelle magistrale dont je suis certain, absolument certain qu’elle n’a pas déclenchée un fou-rire général, bande d’enfoirés les copains ah ! ah !.
36 Gt au tapis, 1 barra et 2 bleues, c’est le score de la journée, merci Sisters, ta réputation n’est pas usurpée.
Je ne peux passer sous silence le repas pris en face d’une plage de sable fin absolument superbe dans ce paysage de rêve où nous avons rencontré pêchant sur une barcasse locale des cousins de Banti.
De port Blair, ces bougres là avaient mis dans les 5h00 pour venir sur ce spot et tout cela avec le sourire.
Journée du 31/03 La fin de notre séjour approche, c’est notre avant-dernier jour de pêche et nous comptons bien en profiter au maximum, d’autant que loin d’être fatigués, nos muscles sont chauds désormais après 6 jours d’efforts intensifs et répondent présents à chaque fois qu’ils sont sollicités.
J’ai le sentiment d’être moins crevé qu’un an auparavant et cependant nos résultats sont du même niveau, avec l’âge les forces augmenteraient-elles ?, si c’est le cas vivement l’année prochaine.
Nos 2 skippers sont toujours fidèles au poste, l’objectif du jour est de pêcher à Rutland Island, avec Cricri nous nous souvenons bien de ce post, le 28 mars 2008 lors de notre 1er jour de pêche, ce spot avait été productif avec 14 fishs au bateau , 2 casses sur Komodo et pas loin de 15 décrochés, c’est donc très confiants que nous abordons la zone.
Hélas les années se suivent et !!!!! vous connaissez le reste, question GT , nada , que dalle, même pas une attaque , seulement un très beau Doggy décroché par Gabi au deuxième ferrage et une orphie prise à la régulière par le bec
Nos chastes oreilles se souviennent vaguement d' un P... C... toulousain suivi d'un « les gars ce coin je le sens pas du tout faut faire quelque chose ».
Nous nous approchons de Banti avec douceur et tact, hello! Banti how are you ? et si nous retournions à Sisters qui se trouve à une portée de fusil de Rutland.
L’affaire n’est pas gagnée, visiblement notre homme est réticent, il nous explique que le lendemain Nico prévoyait d’y aller avec nos Bordelais, matraquer le post 3 jours de suite n’est pas la meilleure chose à faire, c’est évident, toutefois devant notre insistance il finit par accepter en ayant obtenu l’assurance que nous nous prenions l’entière responsabilité de ce changement de programme.
Chemin faisant nous croisons Surmaï 1 à Twins Island plus au sud, bref arrêt pour informer Nico de notre intention de nous rendre à Sisters, une imperceptible grimace nous fait comprendre qu’il n’apprécie que moyennement notre décision, mais que faire face à 4 clients qui montrent les dents, nous partons finalement avec sa bénédiction.
Welcome Sisters, nous y sommes vers midi, dommage c’est un peu tard, l’endroit n’a pas changé en 1 nuit et les attaques ne se font pas attendre, quasiment le même scénario que la veille, à 16h00 au moment de reprendre le chemin du retour 28 Gt seront amenées au bateau, un vrai régal.
Nous en profitons pour essayer nos différentes cannes.
Avec ma TRSH et mon baudrier Gabi prend une GT au 1er lancer, avec sa WV80 XH en main , j’en fait tout autant et avec la Furrari de Cricri une Gt gobe mon pop dès qu’il se pose, comme la Carpenter, la Tenryu est une excellente lanceuse, très sympa. ces essais de cannes in live, ça change du matraquage des canards à Villeneuve de la Raho dans le 66.
Sur le chemin du retour quelques lancers en bordure de Passage Island resteront improductifs.
Adieu Sisters, nous reverrons-nous un jour ?, that’s the question, l’avenir le dira.
Journée du 1er Avril Pêcher un 1er avril n’est pas très éloigné d’un gag, le célèbre poisson y serait-il pour quelque chose ?.
J’ai horreur du dernier jour même et surtout s’il clôture un trip que nous n’oublierons pas tellement il fut riche en émotions de toute sorte, c’est pourquoi drapeau en berne et moral un peu dans les chaussettes pour une fois mes commentaires seront brefs , la Sonde de profondeur (sondeur) a été arrachée du tableau arrière pendant la nuit (sabotage ?) ce qui gênera quelque peu Banti pour la localisation précise des haut-fonds , et les résultats obtenus à North Brother n’ont pas été à la hauteur de nos espérances.
Bilan 5 Gt et un doublé de bleues en fin de journée à mettre à l’actif de Cricri et d’Eric.
Mais c’était un 1er avril, ce chiffre de 7 poissons est-il le reflet de la réalité ?, vous ne le saurez jamais Ah ! Ah ! Ah !
Matos utilisé Cannes Carpenter WV80XH, LR86 et 88
Tenryu Furrary Machine
Smith 74Pg
Fisherman TRSH (j’ai beaucoup aimé)
Jig Marryat
Smith AMJ 52 EX
Carpenter One Hundred 55
Moulinets Daiwa Saltist
Daiwa 6000 Gt
Daiwa expedition
Shimano 16000f et 10000
Tresses Poxerpro 100Lb
Tuf Line 80Lb
Tuf Line 100Lb
YGK Ultra-Jigman PE8
Varivas SMP 120Lb
Whiplash 120Lb
Divers
Triples Decoy en 8 et 10/0, the must
Owner ST66 en 5/0
Des pompes CROCS que je conseille à tout le monde, d’autant qu’elles sont très belles AH! Ah !
Baudriers Sevenseas, fait maison pour Gabi et Jigging/Popping master pour mézigue.
Je vais m’attarder un peu sur ce dernier qui pour moi est parfait même si avec lui on m’a souvent comparé à un centurion avec sa jupette en bronze, pfffff ! n’importe quoi ah ! ah !.
Son défaut, un couic couic (ou plutot Niac-Mouiiiic genre le bébé phoque qui a perdu sa m….) important provoqué par le frottement du talon de canne dans la coupelle qui l’hébergeait, j’ai bien cru que mes potes allaient me balancer à la flotte plus d’une fois, heureusement ma montagne de muscles a quelque peu refréné leurs ardeurs, non mais !.
Leurres Fraser, Cono-Cono, Flapper, imitation Komodo, Halco Roosta, Dumbell pop, flutte, équivalent Cubera, surface bull.
Jigs Orion , Seven seas Hooker et Anathan ,Sea Rock , Smith Mejiyume
,Williamson Benthos
Tous ceux-la ont été super efficaces et sont parfaits pour cette destination.
LE BILAN
Tout n’est pas parfait, il reste à découvrir de nouveaux spots de Jig et Nico. va s’en occuper.
Le Lodge de Port Blair n’est pas comparable à ce qui pourrait être un Bungalow sous des cocotiers près d’une plage au sable fin, nous étions 2 à savoir ce qu’il en était avant de faire ce trip et s’il y a eu de notre part un bis repetita c’est que cette prestation nous convenait.
Le total de nos captures parle de lui-même, un beau score me semble t-il avec 250 fishs ( 9 variétés) ou plus allez savoir avec ceux du 1er avril au bateau, certes pas de big one mais une belle activité au quotidien.
Des images inoubliables de dos noirs de GT qui suivent les poppers pour s’en saisir au dernier moment ou de plusieurs poissons qui sortent d’une patate et qui jouent à qui va plus vite prend le leurre.
Des spots merveilleux dans un cadre paradisiaque.
Un Nico. toujours à l’écoute, un brin chambreur avec le vieux (c’est moi) mais avec lequel j’ai bien apprécié nos discussions techniques, hein ! Nico en particulier sur le max drag des cannes à 45°
2 marins au top dont Banti même si on lui doit quelques tours de piste sur le bateau.
Un excellent bateau où malheureusement la delphinière a l’avant est sur élevée, ce qui !!!! non rien.
De franches parties de rigolade.
J’en oublie certainement, tous ces critères ont faits qu’une nouvelle fois pour Cricri et moi et une 1ère pour Gabi et Eric je crois pouvoir dire nous n’oublierons jamais les ANDAMAN
Reste une question, QUID de 2010 ?
Les mousquetaires Courage pour la lecture, la route est longue
_________________ Popper man jusqu'au bout des ongles, il n'est pas impensable que je m'intéresse davantage au Jig, d'où mon inscription sue ce forum d'expert
Enregistré le: Lun Nov 10, 2008, 11:41 Messages: 15227 Localisation: On dirait le SUUUUD
OUFFFFFFFFFFFF
La ...moi j'sais pas quoi dire
C'est digne des plus grands, des plus belles revues et histoires de pêche.
Les textes , les photos et les couleurs sont magnifiques.
Vous nous avez gâtés les amis.
De Toute évidence un C.R COLLECTOR, qui restera dans les annales du Forum.
Ces poissons sont énormes, monstrueux pour certains (Barracuda), ça à vraiment du être du Sport.
Vous avez certainement vécus un trip unique qui tiens du rêve pour beaucoup d'entre nous.
Merci de nous faire partager cette histoire avec tant de gentillesse et de simplicité.
Vous êtes des grands ...
RESPECT
PS : d'accord avec toi pour le Blues en si bémol
_________________ L'important, c'est pas de réussir dans la vie ... mais de réussir sa vie !
Alors là, Chapeau bas les gars. Une mention d'honneur à toi Gégé pon ton CR digne de ce nom, et au " Belge "pour ce Bara vraiment impressionnant. Vous avez du vous éclater.
Serge
magnifique fabuleux epoustouflant enorme je ne sais quoi dire d autre devant un cr pareil vous venez et ca fait bien longtemps que ca ne m arivait plus de me faire rever severe bon ca y est!!je sais ou je par l année prochaine !!quel barra enorme que de gt magnifique!!bravo encore bravo
Enregistré le: Sam Mar 29, 2008, 13:13 Messages: 3240 Localisation: derriere mon écran
que dir de plus MERCI MERCIpour ce magnifique report je comprend pourquoi tu me demander d'attentre et cela valer vraiment le coup,car vous m'avez fait réver vous vous étes vraiment surpasser et pour le séjour et pour le cr
il sera difficile pour les autres cr d'étres a la hauteur,ont va lui montrer a dédé quand il va rentrer merci encore pour la peine que vous vous étes donner et les photos sont magnifiques
_________________ "ce n'est pas parce qu'ont n' as rien a dire qu'il faut fermer sa geule"
Enregistré le: Sam Nov 15, 2008, 19:20 Messages: 1647 Localisation: Dardilly
Merci les copains, content que ce CR vous plaise d’autant que Gabi et moi nous avons fait comme Ducros qui se décarcasse pour le mettre en ligne, un travail en parfaite synergie, si je vous disais que Gabi s’est levé à 5h30 ce matin pour finaliser les photos qui provenaient de 4 APN , nous nous étions réparti le job.
Pour répondre à Abaïna, il n’y a pas de pêche hauturière aux Andaman, tout juste des pêcheurs locaux qui pêchent le plus souvent à la palangrotte la nuit et dans des grands fonds, tous les matins sous nos fenêtres nous pouvions assister au business qui se faisait en fonction des résultats de la pêche ( nous avons des photos).
Quant aux pêcheurs que nous sommes, le No Kill quasi intégral est pratiqué sauf quand le poisson est trop blessé ce qui est rare lorsqu’on ne pêche comme nous le faisions qu’avec un seul triple de queue et quand nos papilles gustatives nous faisaient savoir qu’un fish dans nos assiettes serait apprécié , je peux te dire qu’une très grosse majorité de nos poissons sont repartis à l’eau dans d’excellentes conditions.
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