et 45 mn de combat avec ces bestiaux, c'est un vrai gros sport, j'ai le souvenir à Maurice, la bebette m'a revidé 3 fois le moulin, c'etait de nuit, et un mauricien regardait avec la frontale ma bobine et me disait 'steph, y'en a plus, y'en a plus!!' et pour donner la canne, j'ai fini par la donner, a qques m du bateau, j'etais en panne seche j'allais tout lacher ou casser quelque chose......mais ca m'a dechire le coeur de la donner, toi tu as pu garder, chapeau
Enregistré le: Mar Sep 07, 2010, 15:55 Messages: 80 Localisation: St Pierre REUNION
skanibal a écrit:
FELICITATION, et en majuscule, ca a du etre un sacre moment, je n'ai jamais tapé si gros en dent de chien, et je sens la pointe de jalousie, enfin c'est plutot un ocean de jalousie!!! si jamais tu as l'occasion de passer dans l'ouest et que tu as un moment pour boire une mousse, fais signe, je crois qu'on a les memes symptomes, addiction aux bebettes qui tirent fort!!! on pourra parler endroits sympas pour pecher!!
je ne pense pas que ce soit de la jalousie, juste de l'envie de pouvoir un jour rencontrer ce genre de bestiau
felicitations pour ce poisson magnifique mais est tu sur que tu avais que 11 kg de frein , car normalement sur un poisson comme ça il te vide la bobine en moins d'une minute Courant 2008 mon ami olivier me propose une session de pêche aux SEYCHELLES. Son bateau basé à Praslin nous permettrait de ratisser les îles dites "proches" ( Inner islands). Alléché par les photos de GT et autres thons de ses précédentes sorties, j'acceptais avec empressement d'autant que je n'étais pas retourné dans cette partie de l'océan Indien depuis 1991. Je savais qu'il ne pratiquait que le lancer et plus spécialement le Popper, mais je décidais d'emmener quand même ma canne de jig flambante neuve. Tout au long de ce séjour je constatais que pas grand monde parmi les pécheurs locaux ne s'intéressait au jigging qualifié du terme très évocateur de "maquereau ferraille" Je fis quelques essais pas très concluants sur des pierres isolées, mais le fond aux abords proches de ces îles est relativement peu profond et ne présente pas de tombants significatifs. Olivier pour sa part, tout à sa passion pour le Popper n'avait jamais fait de repérage au sondeur et paraissait assez sceptique sur cette technique. Le soir à l'apéro, entre deux discussions passionnées sur les causes de la nième casse de fil ou le classique décrochage du "monstre" à 2 mètres du bateau, je m'astreignais quand même à étudier les cartes marines du coin pour essayais de trouver ces fameux "drop off". En fait ceux-ci existent tout autour des îles proches des Seychelles, mais ils se situent à plusieurs dizaines de milles nautique, en pleine mer. J'avais observé au cours de mes parties de chasse sous marine 8 ans plus tôt sur les bancs du Geyser et de la zélée entre Mayotte et Madagascar, que les "doggies" adorent patrouiller par deux ou trois le long de ces grand tombants. J'en parlais avec Olivier qui trouva l'idée d'une expédition à la journée intéressante bien que son bateau ne soit pas très adapté aux grandes traversées.
Fin avril 2010 je reçois un coup de fil d'olivier qui me dis avoir réussi à arracher 5 jours de vacances à son patron pour la semaine d'après et me demande si on ne tenterait pas une prospection de ces drop off. Le temps de passer à l'agence pour prendre mon billet et me voilà 3 jours plus tard sur sa terrasse à préparer notre plan de bataille du lendemain.
Après plusieurs heures assez pénibles de traversée au GPS, nous arrivons un peu groggy à proximité des points préalablement repérés sur les cartes, en pleine mer.
Comme prévu, le sondeur indique un magnifique tombant qui débute à -70 mètres avec une cassure brutale à -150m, -200m et plus. Dans l'excitation que je vous laisse deviner, les deux cannes sont sorties et les jigs mis à l'eau. Dès la première descente on s'aperçoit que la dérive est importante, les leurres ne coulent pas le long de la cassure. Le temps de comprendre l'équation vent/courant du coin, et on arrive enfin à faire notre première remontée le long du tombant. BINGO! Les deux cannes se plient et après une belle bagarre on ramène 2 thons dents de chien d'une vingtaine de kg. Le festival commence. Pratiquement chaque descente se solde par une prise, dogtooth, carangues, vivaneaux, thons jaunes, sérioles, mérous, c'est incroyable, on n'arrête pas. Nous n'avions jamais vécu une telle abondance auparavant. Notre technique de positionnement s'affine, le bateau est déplacé après chaque remontée le long du tombant coté large, de sorte que la dérive nous permette d'animer les leurres depuis -90/-100m le long de la cassure vers le sommet. Après plusieurs heures sans interruption, les bras sont tétanisés, les dos cassés. La quasi totalité du poisson a pu être relâchée. Quelques thons dents de chiens, majoritairement au dessus de 20 kg, sont arrivés presque mort au bateau. Le retour vers Praslin se fait dans la bonne humeur et la discussion se prolongera tard le soir sur les événements de la journée. Le lendemain même lieu, même punition (pour le dos). Après 2 heures de souffrance nous décidons, pour souffler un peu, de nous déplacer sur environs 3 N.M et de prospecter une nouvelle zone de configuration strictement identique. Surprise ! Rien ! Bon ! Quand je dis "rien", ça veut dire que par rapport à ce que nous avions vécu, il fallait attendre plusieurs dizaines de minutes avant d'avoir une touche ce qui nous était devenu insupportable et n'aurait pas justifié un si long et pénible déplacement depuis Praslin. On décide d'insister, un peu dépité, et on remonte quand même quelques poissons. Le lendemain, de retour sur notre zone initiale olivier ramène au bateau un "doggy" de 54 kg (pesé) et un requin estimé à 90 kg.
La journée défile au même rythme infernal, sauf que les organismes commencent sérieusement à accuser le coup. Les temps de récupération sont plus longs. Le "deep jigging" avec des leurres de 300g, surtout quand il y a un poisson à chaque remontée, requiert vraiment une excellente forme. Dernier jour, l'après midi est bien entamée, je suis cuit et pourtant je me targue d'avoir une très bonne condition physique entretenue tout au long de l'année. Cet enfoiré d'olivier a un rythme plus soutenu que le mien et est en train de m'écraser sur le nombre de captures. Je précise que nous avions décidé de tenir un carnet sur lequel je reporte les prises de chaque pêcheur, par espèce, par jour, afin de faire le point en fin de séjour sur la qualité du coin. Ce genre d'initiative même si on ne se l'avouera jamais suscite un brin de compétition entre nous. C'est de bonne guerre. Bien que je sois plus que satisfais de ma pêche, j'aimerais quand même bien faire un très gros thon dents de chien. J'ai donc consacré cette dernière journée exclusivement à la recherche de ce poisson. J'anime mon jig avec ma technique dite "spécial doggy" qui se trouve être aussi la plus éreintante. Vers 15 heures je décide de changer de leurre pour passer à un 250 g "abyss" moins fatiguant. Il est armé avec un OWNER SJ51 7/0 ce qui n'est pas très gros mais tant pis, j'ai la flemme de changer. J'attends que le bateau soit positionné et envoi le tout à environs -100 m. La remontée se fait comme d'habitude : à fond, à fond, à fond ! Un stop, je repars et bingo ! Je sens l'attaque, on est à -70m, l'hameçon ripe et "grogne" avant de s'accrocher. Une, deux seconde, ça y est, le poisson a compris qu'il se passait quelque chose et démarre avec une violence phénoménale à la verticale vers le fond. Le moulinet hurle, mon dos aussi. Je reprends 3 kg de frein pour lui faire mal, mais c'est à moi que je fais mal, lui, il continue sans sourciller. Olivier comprend tout de suite que c'est du lourd et commence à remonter sa ligne pour me laisser toute liberté de travailler le poisson. Ça ne s'arrête pas, -100m, -150m, -175m, les marques de la ligne défilent. Je prie pour que mes nœuds et mon petit 7/0 tiennent. -200m ! La bête s'arrête enfin. Imaginez qu'il vient de prendre en une poignée de secondes 130 m de fil à la verticale avec un frein de 11kg, le tout sous une pression de 20 fois la pression atmosphérique. Ça force le respect. Mon moulinet est brûlant, la tresse (80lbs) fait entendre le bruit caractéristique des limites de rupture. Je relâche 3 kg de frein et j'entame la remontée par un pompage énergique. Au début le poisson revient relativement bien, il récupère le salaud. Il repart une ou deux fois mais je laisse faire, surtout ne plus toucher au frein. Au bout d'une demi heure il est arrivé à -50m et une fois là, décide de ne plus aller plus haut. Je prends 3 mètres, il en reprend 5. Les minutes s'écoulent, je n'en peux plus. C'est désespérant, même si il ne rush plus je n'arrive plus à prendre de fil, il lui suffit de deux coup de queue pour se maintenir. Je ne veux et ne peux physiquement pas prendre plus de frein. Mon dos me fait souffrir d'autant qu'il vient d'être sérieusement malmené les jours précédents. Mon moral en prend un coup, j'envisage de donner la canne à olivier. Après un gros effort sur moi même, je reprends un pompage lent en bloquant un peu la bobine avec la main et mètre après mètre ça remonte. Olivier qui a remarqué ma détresse quelques minutes auparavant a noté ce petit coup de main. Il m'avouera plus tard qu'il aurait refusé de prendre la canne. La reprise de fil est interminable. J'agonise, mais vraisemblablement le poisson aussi car maintenant il ne se débat plus. Au bout de ce qui m'a paru une éternité, je le vois crever la surface comme un ballon sous l'effet de sa vessie natatoire gonflée à bloc. Il est mort. C'est un monstre. Je jette un coup d'œil avant de m'affaler épuisé sur le banc pour tenter de récupérer. Olivier et son fils Erwan réussissent après moult tentatives à le mettre à bord. Une fois en face de moi une énorme émotion m'envahie. C'est magique, le genre d'instant de la vie d'un pêcheur qui vous récompense de toutes les galères précédentes. La bête accusera 82 kg à la balance, je suis heureux.
Ce séjour se termine donc parfaitement bien avec un bilan impressionnant : Pour 3 pêcheurs dont un débutant pour qui c'était la première sortie jig (le veinard), en 4 jours de pêche on a remonté 139 poissons dont : 30 thons dents de chiens. Les plus gros dans l'ordre font : 82kg/70kg/54kg/35kg. • 24 sérioles de 10 à 20kg • 10 thons jaunes de 10 à 18 kg. • 4 requins. • En tout 15 espèces différentes : vivaneaux blanc et flamme, thazards, carangues bleue, carangues noires, thons jaune, mérous (plusieurs espèces), dorade coryphène, wahoo, capitaine, bonite, barracudas et … une magnifique patate de corail ramenée par olivier de -122 m et qu'il a vainement essayé de faire homologuer. • 12 jigs perdus.
Voilà, j'ai essayé de vous faire ressentir ce que j'ai vécu. J'ai délibérément évité les questions techniques concernant le matériel et l'animation pour que ça reste un récit de voyage, mais je suis à votre disposition pour toute information complémentaire.
Prochain objectif : le doggy de plus de 100 kg.
Prochain séjour : fin novembre 2010 pour une prospection des lagons du cap MASOALA sur la cote nord Est malgache ainsi que des tombants qui sont juste en face. Je vous raconterai.
Enregistré le: Sam Nov 27, 2010, 17:39 Messages: 606 Localisation: Nice
Merci tout d'abord à Zenagren d'avoir remonté ce report incroyable qui m'avait échappé. Ensuite que dire de plus à son auteur, Fada ? Tout ce qU'ont pu dire précédemment mes petits camarades est amplement mérité. Je me suis régalé et rasures-toi, tu as réussi à vraiment nous transmettre ce que tu as dû vivre, on s'y croyait. Des récits de voyage comme ça mériteraient d'être compilés puis édités tant le style est pure, intense, précis et transporteur. Merci d'avoir partagé celui-ci avec nous via ce forum, ce n'était que du bonheur de vous lire, Monsieur. P.S.: C'est quoi la technique d'anim "spécial Doggy" ?
_________________ Les hommes ne se comprennent qu'à mesure qu'ils sont animés des mêmes passions. Stendhal
Modifié en dernier par zecapitan le Dim Mar 06, 2011, 18:14, modifié 1 fois.
pour moi la methode doggy tu agite ta canne de haut en bas le plus vite possible et tu mouline le plus vite possible comme si ta vie en dependée tu as l'air d'un dingue mais ca fait la difference par contre tres grosse condition physique requis peu tiennent le rythme
pour moi, ca va attendre un peu, Skanibal est hors d'eau, il va sortir tout neuf d'ici 3 semaines, et prepare pour les grosses expeditions...et je pars a mayotte le 3 avril, les thons sont la....
le poisson de mes rêves juste avant le grand blanc.
fada, patrick, je sais pas où va s'arrêter la grosseur de vos prises en doggy mais d'abord bravo, bravo. je suis pas d'un naturel jaloux parceque j'aime bien voir pêcher mes copains mais là j'avoue que je n'aurais pas passé ma canne à moins d'être mort (j'ai déjà fait mon testament si ça devait m'arriver pour les SW).
et Pisquette, ça doit être ça notre objectif, rien d'autre pour l'instant
Aussi messieurs, sans rigoler faut pas oublier d'essayer le white shark avant de ne plus pouvoir bander
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